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Full text of "Pierrot sceptique; pantomime"

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par  LJienniijue  6^  J.K.fiujsm^ns 


PI  ERROT 


SCE  PT I QU  E 


CETTE  PANTOMIME  A  ETE  LMPRIMEE 

SUR    LES 

Presses    de   J.    Cbéref ,    imprimeur    à    Paris 


TIRAGE  : 

Trois  cent  douze  Exemplaires,  tous  numérotés 


JUSTIFICATIOX    DU    TIRAGE 

I  Exemplaire  sur  parchemiu,                               n°     i. 

5  —         sur  papier  rose,                            n°    2  à      6. 

46  —               —           du  Japon  fort,  glacé,  n"    7  à     52. 

260  —               —          Sevdiall  Mill,           n'^  53  à  312. 


W    2.3.0 


par  LJienniane  4-  J.K.fiujsm^ns 


PIERROT 

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PANTOMIME 

PAR 

LÉON  HENNiaUE  &  J.-K.  HUYSMANS 


DESSIXS  DE  JULES  CHERET 


PARIS 

Librairie  ancienne  et  moderne 

EDOUARD    ROUVEYRE 

I,    RUE     DES     SAIXTS-PÈRES,     I 
I881 


If 

FEB     6 1970 


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A    L'EXCELLENT    PEINTRE 
A.  GUILLEMET 

Ses  ^iiiis 

LÉON    HENXIQ.UE  J.-K.    HUYSMANS 


^u. 


PERSONNAGES 


Pierrot. 


Un  tailleur. 


Un  coiffeur. 


Un  décrotteur. 


Un   iM.\RBRIER. 


Un  go.m.meux. 


•4. 


La  sidonie. 


La   THÉRÈSE. 


Une  vieille  femme. 


Invités,  Gens  du  Pciijilc,  Enfants,  Croque-Morts,  Pompiers 


-  ^js-^t^-^ 


PIERROT  SCEPTIQUE 


Oesi  dans  une  ville,  sur  uue  petite  place  arrondie 
en  demi-lune  ci  qu'enferment,  à  droite  un  cabaret, 
le  porche  d'un  église,  à  gauche  une  boutique  de 
mercerie,  un  éventaire  d'immortelles ,  au  fond, 
Ventrée  de  la  maison  de  Pierrot,  Vofficine  d'un 
coiffeur. 

Le  cabaret  est  roiioe.  mrni  de  barreaux  autour 
desquels  festonnent  des  pampres  en  tôle  avec  des 
grappes  de  raisins  tout  bleus.  Les  joies  furieuses  des 
pochardiscs  ont  saccagé  les  vitres. 

La  boutique  du  mercier  possède  la  friperie  des 
marmailles  :  leurs  tabliers,  leurs  bourrelets,  leurs 


PIERROT     SCEPTIQ.UE 


coilt\<;,  iVcloiiuaiits  Uilmas  pour  uouvcaux-ucs,  de 
courtes  lauges,  quatre  paulaloiis  iiùx  fentes  lu'cessaires. 

Le  magasin  du  fleuriste  étale  tous  les  ridicules 
cmhlcmes  des  douleurs  humaines  :  des  cerceaux 
d'iinnwrtclles,  des  couronnes  en  perle  avec  des  mains 
de  plâtre  enlacées  au  centre,  des  feuillages  de  taffetas, 
des  médaillons  oh  les  initiales  des  défunts,  fabriquées 
avec  des  cheveux,  semblent  encore  assouplies  et 
poissées  par  les  philocomes. 

Des  tentures  noires,  écussonnées  d'un  P  d'argent, 
encadrent  l'entrée  de  la  maison  où  gît,  sur  un 
tréteau,  dans  sa  boîte  éclairée  par  six  chandelles,  le 
corps  de  dame  Pierrot,  morte  à  la  fleur  de  l'âge; 
cependant  que,  à  côté,  dans  la  devanture  vert  pomme 
d'un  perruquier,  toute  blanche  sous  ses  cheveux 
orange,  tourne,  tourne,  comme  eu  un  mouvement 
ralenti  de  valse,  une  chcrissahlc  et  silencieuse  sidonie. 

Au-dessus  du  cercueil  de  sa  femme,  dans  sa 
chambre  à  coucher  tendue  de  papier  clair,  Pierrot 
se  vêt  de  noir  pour  la  cérémonie.  Des  mendiants, 
fleuris  d'ulcères  et  damassés  de  dartres,  ca usent 
devant  réoTisc.  Les  cloches  sonnent  à  toute  volée. 


SCKNE  PREMIERE 

PIERROT,      LE      TAILLEUR 

Dunint  les  deux  premières  scènes,  ou  verra  des 
gens   il   longs  cheveux,    éi    barbes  incultes,   entrer 


P  A  N  T  O  M  I  .M  E 


nu  rei-de-chaussce  du  coiffeur  et  en  sortir  la  tète  rase 
et  les  joues  nues. 

Au  lever  du  rideau ,  le  chef  blême  de  Pierrot 
émerge  d'un  sac  de  percaline  noire  qui  l'enveloppe 
du  col  aux  genoux.  Il  écoute  attentivement  la 
réclame  que  lui  mime  un  tailleur  de  Poméranie. 
D'ailleurs  l'invention  est  simple  !  mais  il  s'agissait 
de  la  trouver.  Étant  donné  un  sac  de  percaline, 
en  tirer  un  habit  de  drap  noir,  tel  était  le 
problème. 

De  là,  coups  de  ciseaux  dans  le  devant,  dans 
le  derrière,  dans  le  flanc  gauche,  dans  le  flanc 
droit,  en  haut,  en  bas,  partout.  Un,  deux,  trois, 
passez  muscade!  l'habit  est  prêt. 

(A  mesure  qu'il  s'exprime,  le  tailleur  avec  rapidité 
coupe  l'habit  sur  Pierrot) 

Pierrot  va  se  regarder  dans  la  glace  de  son 
armoire  et  gambade,  prix  d'une  joie  folle.  Cette 
rapide  manière  de  fliçonner  un  habit  lui  plait;  il 
félicite  l'artiste,  lui  presse  les  mains,  l'étreint  et 
le  pousse  vigoureusement  vers  la  porte,  mais 
celui-ci  s'arc-boutant  tire  de  sa  poche  une  note 
sur  laquelle,  en  gros  caractères,  s'étale  le  chiftre 

MILLE  FRANCS 

Pierrot  demeure  béant,  puis  sa  stupeur  s'achève 
en  un  sourire.  Ah!  c'est  mille  francs,  gesticule- 
t-il?...  Comment,  ce  n'est  que  mille  francs?  pas 
plus?...  \'ous  êtes  bien  honnête,  j'ai  justement 


PIERROT     SCEPTiaUE 


des  tas  d'or  dans  mon  armoire.  Approchez,  mon 
ami,  approchez,  la  vue  n'en  coûte  rien. 

Dix  fois  le  tailleur  salue  Pierrot,  dix  fois  il 
s'incline  jusques  à  terre  et  trouve  sa  platitude  à 
peine  suffisante.  Le  maître  de  la  maison  entrouve 
l'armoire  ;  des  monceaux  de  pièces  de  vingt  francs 
fulgurent. 

Le  tailleur  éperdu  sanglote  dans  les  bras  de 
Pierrot. 

—  Tout  doux,  lui  fait  Pierrot,  vos  larmes 
salissent  mon  habit...  Portez  cette  chaise  à 
l'autre  bout  de  la  chambre...  secouez  ce  tapis... 
ouvrez  la  porte  de  ce  placard,  plus  large...  plus 
large  encore...  c'est  bien. 

Et  vlan  !  d'un  formidable  coup  de  pied  au  cul, 
il'  le  jette  dans  le  placard  et  referme  la  porte  sur 
lui. 

SCÈNE  DEUXIÈME 

PIERROT    (seul) 

Puisse  le  ciel  traiter  ainsi  tous  ses  créanciers  ! 

Sur  ces  entrefaites,  petit  à  petit,  la  voix  des 
cloches  de  l'église  s'affaiblit.  Leur  babil  s'envole 
plus  atténué  chaque  fois,  puis  s'allanguit  et 
meurt  en  l'imperceptible  soupir  d'un  enfant  qui 
dort. 

«  Ne  serait-il  pas  temps  d'achever  ma  toilette, 
pense  Pierrot?  Oh!  comme  ma  femme,  dans  son 
cercueil,  doit  s'ennuyer!...  lUlc  était  si  joyeuse  à 
table!...    si   polissomie  !...    {Il   montre    le   lit) 


P  A  X  T  O  M  I  M  E  13 


Morte  ! . . .  Elle  est  au  ciel  peut-être. . ,  tant  pis  !  sur 
ce,  faisons-nous  coiffer. 

Il  saisit  un  balai,  se  penche  et  brise  un  des 
carreaux  de  la  devanture  du  coiffeur,  à  seule  fin 
d'attirer  son  attention.  (Fracas  de  vitres). 

SCÈNE  TROISIÈME 

PIERROT,      LE      COIFFEUR 

Celui-ci  sort  précipitamment  de  sa  boutique; 
Pierrot  le  renverse  d'un  coup  de  balai. 

Le  coiffeur  est  un  petit  homme  jaune  comme 
un  coing  et  velu  comme  un  ours.  11  croit  à  son 
métier;  aussi,  à  peine  debout,  encore  très  ahuri, 
prend-t-il  à  pleine  main  les  poils  du  balai,  et 
s'apprête-t-il  à  leur  faire  subir  une  coupe 
raisonnée.  Mais  Pierrot  retire  son  balai.  Il 
salue  froidement  le  coiffeur. 

—  Montez. 

—  A  vos  ordres. 

—  Avez-vous  votre  trousse? 

—  Toujours. 

Le  coiffeur  file  le  long  du  cadavre  qu'il  salue , 
monte  et  se  trouve  en  face  de  Pierrot  dont  la 
mine  l'impressionne. 

—  Oui,  je  comprends. ,.,  gesticule  le  coiffeur. . . , 
cette  pauvre  madame  Pierrot!...  mes  sympathies 
douloureuses  vous  sont  acquises. 

Cette  phrase  blesse  Pierrot.  Il  n'a  besoin  des 
sympathies    douloureuses    de   personne.    Si    sa 


14  PIERROT    SCEPTiaUE 

femme  a  commis  la  bêtise  de  mourir,  il  n'en  est 
en  aucune  foçon  responsable.  D'autres  femmes 
errent,  en  quête  du  Monsieur  qui  acceptera  leurs 
amoureuses  exigences,  il  saura  choisir  parmi 
elles,  voilà!  et  vive  la  ligne! 

—  Très-bien,  affirme  le  coiffeur. 

—  A'otre  opinion  m'importe  fort  peu,  et  quant 
à  vos  condoléances,  elles  m'exaspèrent.  Un  mot 
de  plus  et  je  vous  giffle.  Dépêchons,  il  s'agirait 
de  m'arranger  la  tête. 

Le  coiffeur  approche  une  chaise  ;  Pierrot 
s'assied  et  pour  la  première  fois  peut-être,  cet 
artiste  découvre  que  son  client  est  chauve. 

■ —  Comment  faire  ? 

Il  passe  devant  Pierrot  et  simule  le  geste  d'un 
homme  qui  pousse  une  boule  de  billard.  Pierrot 
sourit,  doucement  flatté.  «  Q.ue  de  gens  voudraient 
être  à  sa  place  !...  car  enfin  à  quoi  sen-ent  les 
cheveux  quand  l'heure  du  déduit  sonne?...  Les 
baisers  ne  courent-ils  pas  mieux  sur  l'ivoire  des 
crânes  ? 

—  C'est  vrai!...  mais  comment  fliire? 

—  Coiffez,  ça  m'est  égal. 

—  J'ai  justement  sur  moi  de  la  pommade. 

—  Oui,  mais  quelle  pommade?  (/e  coiffeur  la 
lui  inoutre). 

—  De  la  blanche?  jamais. 

Pierrot  sait  ce  que  l'on  doit  aux  morts.  C'est 
de  la  pommade  noire  qu'il  lui  faut...,  de  la 
pommade  de  deuil! 


r  A  N  T  O  M  I  M  E  I  5 


—  Il  n'en  existe  pas,  répond  le  coiffeur. 

—  Qu'importe!...  on  en  invente. 

Et  Pierrot  menace  le  coiffeur  de  le  rosser 
comme  plâtre. 

Alors  ,  affolé  ,  celui  -  ci  s'arrache  plusieurs 
poignées  de  cheveux  qu'il  éparpille.  Mais  voici 
que  passe  un  décrotteur.  Se  frapper  le  front, 
rattrapper  quelques-uns  des  cheveux  qui  volent 
et  se  les  remettre  sur  la  tète,  empoigner  les 
brosses  et  le  cirage  de  l'auvergnat,  remonter  vers 
Pierrot  comme  une  flèche,  tout  cela  pour  le 
merlan  est  l'affaire  d'une  seconde. 

Cependant  Pierrot  s'est  endormi. 

Le  coiffeur  trempe  son  doigt  dans  la  boîte  à 
cirage,  frotte  l'une  contre  l'autre  en  un  mouve- 
ment circulaire  les  paumes  de  ses  mains  et  dépose 
l'enduit  ainsi  fondu  sur  le  crâne  glabre  de  Pierrot, 
puis  il  prend  ses  brosses  et  se  met  à  lui  cirer  le 
sinciput,  à  tour  de  bras  comme  une  paire  de 
bottes. 

Pierrot  s'est  réveillé.  D'abord  satisfait  par  le 
chatouillement,  il  a  manifesté  son  plaisir  par  des 
grimaces  presque  lascives,  mais  peu  à  peu  une 
intolérable  cuisson  transforme  le  cours  de  ses 
idées,  et  soudain ,  menaçant  de  prendre  feu,  sa 
tête  déjà  semblable  à  du  cuir  verni ,  il  bondit  sur 
le  coiffeur  qui,  battu  et  roué,  tombe  dans  la  rue 
et  se  sauve. 

(-4  ce  moment  les  premiers  iui'ités  paraissent). 


l6  PIERROT     SCEPTIQUE 


SCÈNE  QUATRIÈME 

PIERROT,   INVITÉS,    CROaUE-MORTS 

Le  premier  groupe  des  invités  entre  par  la 
droite ,  le  second  par  la  gauche  ;  ils  se  saluent 
profondément,  puis  hommes  et  femmes,  tous  en 
deuil,  se  pressent  les  mains,  s'essuient  les  yeux, 
et,  quittant  leur  air  affligé,  ricanent. 

Pierrot  pousse  des  hurlements  de  douleur,  on 
se  montre  sa  chambre  d'un  air  navré;  lui,  l'effet 
produit,  se  tape  les  cuisses  et  rit  aux  larmes. 

Arrivent  d'autres  invités ,  après  un  nouvel 
échange  de  politesses,  tous  montent  chez  Pierrot. 

Grave,  dans  une  posture  napoléonienne,  la 
seringue  de  la  défunte  à  la  main,  il  les  attend.  Il 
embrasse  les  femmes,  repousse  les  vieillards, 
néglige  les  hommes,  se  fciit  renifler  sur  la  main 
par  les  enfants. 

Sans  cesse  des  invités  gravissent  l'escalier,  c'est 
une  marée  qui  envahit  la  chambre.  Pierrot  recule, 
cerné  de  toute  part;  le  flot  finit  par  le  clouer 
contre  la  muraille.  Alors  il  brandit  sa  seringue,  la 
braque  contre  les  invités.  Ceux-ci  d'abord 
prennent  la  chose  en  plaisanterie,  mais  lui  voyant 
tirer  le  piston,  ils  s'effarent.  L'eau  jaillit  et  frappe 
au  visage  le  premier  rang.  Le  jet  tournant  d'une 
mitrailleuse  ne  les  fliucherait  pas  moins.  On 
roule,  on  se  relève,  on  fuit  vers  l'escalier;  la 


PANTOiMIME  17 


seringue  crache,  inépuisable.  Pêle-mêle  on  finit 
par  déboucher  sur  la  place. 

Les  ordonnateurs  funèbres  sont  à  leur  poste, 
recommandent  le  calme.  Pierrot  les  a  vus  et  il 
descend,  austère,  presque  triste. 

Les  croque-morts  empoignent  la  bière.  En 
route  pour  le  Père-Lachaise  ! 

—  Passez,  dit  Pierrot  aux  invités...  Je  sais  bien 
que  ce  n'est  pas  la  coutume,  mais  pour  une  fois. 

On  s'incline. 

Pierrot  reste  seul,  la  face  très  blanche  au  milieu 
du  crépuscule. 


SCÈNE  CIXaUIÈME 

PIERROT,    PUIS   LE   DKCROTTEUR 

Longtemps  sa  main  arrondie  comme  une 
lorgnette,  il  regardera  s'éloigner  les  véritables 
amis  de  sa  femme.  Quand  ils  seront  très  loin,  il 
esquissera  une  gigue  désordonnée.  Un  décrotteur 
complaisamment  lui  fera  vis-à-vis. 

Les  délicats  se  comprennent. 

Bras  dessus,  bras  dessous,  ils  finiront  par  entrer 
au  cabaret. 

La  nuit  descend.  Elle  enténèbre  les  encoignures 
des  portes,  emplit  le  renfoncement  des  fenêtres, 
creuse  encore  le  porche  de  l'éghse  ;  elle  coule  sur 
les  pavés,   monte  sur  les  façades  des  maisons, 


PIERROT     se  HPT  1  au  E 


aiguise  l'arcte  de  leurs  toits  qui  tranchent  en  deux 
le  disque  brouillé  d'une  indécise  luné. 

SCÈNE  SIXIÈME 
LA  siDOXiE  (seule) 

Dans  le  silence,  au  milieu  du  calme  pénétrant 
de  la  place,  brusquement  l'étalage  du  coiffeur 
s'allume  et,  sur  un  rideau  de  chevelures,  la 
sidonie  va  étinceler,  les  épaules  nues,  la  bouche 
rose,  les  seins  étayés  par  un  corsage  de  satin 
blanc.  Elle  étincelle.  De  la  lumière  l'encadre 
d'une  auréole  et  elle  apparaît,  immobile,  la 
physionomie  placide,  divine  en  son  costume  de 
mariée,  pareille  à  ces  madones  qui,  dominant  les 
tabernacles  dans  le  jour  assombri  des  voûtes,  se 
détachent  radieuses  sur  un  fond  d'or. 

Elle  frissonne. 

Lentement  ses  yeux  s'animent,  sa  poitrine 
vibre.  Un  sourire  lui  met  de  la  clarté  aux  dents. 
Elle  étire  avec  volupté  ses  bras,  élevant  ainsi  une 
ombre  sur  son  visage  et  à  sa  céleste  quiétude 
succède  une  pàmaison  avachie,  une  torpeur 
éreintée  de  fille. 

SCÈNE    SEPTIÈME 

LA  SIDONIE,  PIERROT 
puis    LES    PORTEURS   d'uNE   CHAISE 

La  porte  du  cabaret  s'ouvre  et  dans  le  jet  d'une 
flamme  de  lycopode,  vomit  Pierrot  dont  le  nez 


PANTOMIME  19 


devenu  rouge  flamboie  au  centre  de  sa  peau  blême. 

Sa  main  agite  une  bouteille;  la  sidonie  le 
regarde  curieusement.  Lui,  après  avoir  tourné  de 
ci,  de  là,  trébuché  un  peu  partout,  finit  par 
l'apercevoir  et  demeure  fi'appé  d'admiration. 

Il  la  salue,  la  resalue,  lui  présente  le  goulot  de 
sa  bouteille.  Elle  la  repousse;  il  achève  la  fiole. 

—  \''oulez-vous  me  suivre  au  cabaret,  lui 
demande-t-il  ? 

Elle  foit  signe  que  non.  Stupeur  de  Pierrot. 
Que  lui  oftrirait-il  bien?  —  Les  femmes  sont 
corruptibles,  il  ne  le  sait  que  trop...  Une  robe, 
peut-être  ! . . .  Oui,  pourquoi  pas  ?. . .  Une  robe  !  une 
de  ces  robes  soyeuses,  à  traîne  toute  couverte  de 
dentelles...  Il  la  gratifierait  aussi  d'un  chapeau, 
d'un  chapeau  hérissé  de  plumes...,  et  de  mules 
décolletées,  longues  comme  la  main...,  et  d'une 
cravate  ! 

La  sidonie  refuse. 

Il  lui  propose  cent  sous  qu'il  tire  de  sa  poche 
et  se  campe  devant  l'œil. 

Elle  refuse  encore. 

Il  lui  propose  des  promenades  à  cheval,  une 
tournée  en  barque,  une  partie  de  chasse,  les 
plaisirs  de  la  pêche,  un  enlèvement  en  ballon,  le 
bal  public. 

Elle  refuse  toujours. 

ÇUii  silence.  —  L'orchestre  joue  l'air  des  bijoux 
de  Faust.) 


PIERROT     SCEPTI  Q.U  E 


L'inspiration  descend  en  Pierrot. 

—  Que  penserait  la  sidonie  d'un  souper  fin  ? 

Il  se  bourre  de  mets  imaginaires,  d'indigestes 
gibelottes,  de  veaux  mareno:o  mous  et  fades. 

Le  visage  de  la  sidonie  s'illumine  d'une  joie 
manifeste.  Au  bruit  que  lance  le  pétard  d'une 
bouteille  de  Champagne,  la  voilà  qui  godille... 
elle  est  vaincue  ! 

Pierrot  hèle  une  chaise  à  porteurs. 

La  vitrine  du  coiffeur  s'ouvre  et  la  sidonie  en 
sort  légèrement  fripée.  Elle  foit  bouffer  sa  jupe 
blanche. 

La  chaise  démarre.  En  avant  !  les  porteurs 
galopent  sur  la  place  comme  s'ils  accomplissaient 
un  voyage. 

On  s'arrête  devant  la  maison  de  Pierrot. 
Celui-ci  paie  les  frais,  offre  sa  main  à  la  sidonie 
et  monte  vers  sa  chambre,  après  avoir  arrosé 
d'eau  bénite  la  place  ou  précédemment  se  dressait 
le  cercueil  et  offert  à  sa  compagne  un  bouquet 
»-    d'immortelles  oublié  par  terre. 

(Les  porteurs  et  leur  chaise  s'enfoucent  dans  nue 
ruelle). 

SCÈNE    HUITIÈME 

PIERROT,   LA  SIDONIE 

Tous  deux  montent  dans  la  cliambre.  A  tâtons 
Pierrot  allume  une  bougie,  puis  se  pince  le  nez 
comme  si  une  puanteur  terrible  le  suffoquait. 


P  A  X  T  O  M I M  E  21 


«  Les  parfums  de  feue  ma  femme,  pense-t-il.  » 
Et  il  asperge  d'eau  de  cologne  le  parquet.  La 
sidonie  tire  son  mouchoir;  elle  en  désire  un  peu. 
(Ici  on  entendra  le  tailleur  se  débattre  dans 
l'armoire.) 

Aussitôt  Pierrot  impose  silence  au  placard  à 
l'aide  de  ses  poings,  et  les  mains  en  avant,  sans 
plus  long  préambule,  furieusement  il  marche  sur 
la  sidonie.  Elle  étend  son  bras  de  cire;  un  bruit 
sec  retentit  et  Pierrot  s'étale,  les  quatre  fers  en 
l'air.  Ses  manières  deviennent  plus  douces.  Le 
but  immédiat  serait  de  la  violer,  mais  l'attaque  est 
périlleuse,  les  biceps  de  la  sidonie  très  durs. 
Donc  il  faudrait  la  déshabiller,  le  reste  deviendrait 
facile. 

La  sidonie  témoigne  qu'elle  a  faim. 

■ —  Très  bien,  répond  Pierrot;  alors  mettons- 
nous  à  l'aise,  l'appétit  me  manquerait  sans  cela. 
Je  vais  vous  décoiffer. 

(//  enlève  son  habit'). 

Habituée  par  les  exigences  du  métier  à  se 
laisser  peigner  et  dépeigner,  la  sidonie  s'assied 
avec  tranquillité.  Pierrot  commence  par  lui  cueillir 
les  fleurs  d'oranger  de  sa  coiffure  et  va  les  piquer 
dans  un  pot  de  fleurs,  sur  la  cheminée.  Mécani- 
quement, elles  s'épanouissent  sous  ses  doigts  ;  les 
fleurs  se  transforment  en  oranges.  Il  les  arrache, 
les  dépose  au  fond  d'un  tiroir,  puis  revient  à  la 
sidonie.  Sa  belle  coiffure  lui  reste  dans  les  mains, 
et  son  crâne  bombe,  dénudé,  pareil  à  un  dôme  de 


PIERROT     SCEPTI  ClV  E 


sucre  rose.  Pierrot  l'époussète,  y  découvre  une 
boite,  en  soulève  le  couvercle,  y  prend  une 
écrevisse,  l'épluche  et  la  gobe.  II  s'assure  que  la 
boîte  est  vide  et,  mécontent,  rajuste  la  perruque. 
Cependant  l' écrevisse  l'a  mis  en  goût. 

Il  apporte  une  table  chargée  d'un  litre,  d'une 
miche  de  pain,  d'une  lune  de  brie  coulant. 

La  sidonie  se  sent  heureuse.  Enfin!  elle  va 
manger...  Mais  Pierrot  escamote  le  litre,  jongle 
avec  le  pain  et  se  coiô'e  du  brie,  comme  d'un 
béret. 

—  Pas  d'amour,  pas  de  nourriture  ! 

Elle  lui  dépose  un  baiser  sonore  sur  la  joue;  il 
lui  sert  à  boire. 

—  Du  pain,  fait  la  sidonie. 
Pierrot  tend  son  autre  joue. 

Et  il  se  prépare  à  réclamer  un  troisième  baiser 
contre  un  morceau  de  fromage,  quand  un  nouveau 
vacarme  du  tailleur  éclate  dans  l'armoire.  Pierrot 
se  retourne,  sourit.  On  frappe  à  la  porte  du 
corridor.  Un  homme  est  là,  dans  la  nuit,  qui 
désirerait  entrer. 


SCÈNE  NEUVIÈME 

LES  PRÉCÉDEN'TS,  UN  iMARBRIER 

C'est  le  marbrier  qui  vient  apporter  le  projet 
de  monument  qu'il  a  dessiné  pour  la  morte.  Il 
entr'ouvre  la  porte  et  entre,  le  visage  hilare. 

Avant  de  savoir  pourquoi  il  est  entré.  Pierrot 


PANTOMIME  25 


saute  sur  un  bâton  et  le  rosse,  puis  il  lui  tend  la 
main  et  on  échange  une  accolade  fraternelle. 

—  Cher  maitrc,  quel  bon  vent  vous  amène? 
Le  marbrier  déroule  un  immense  rouleau  de 

papier.   Pierrot  trouve  le  projet  de  monument 
infect  et  le  témoigne. 

—  Comment,  infect? 

Et  le  marbrier  se  fâche  lorsqu'il  aperçoit  la 
sidonie.  Elle  se  tient  rigide,  sans  regard,  comme 
une  statue. 

—  Vous  êtes  donc  sculpteur,  monsieur  Pierrot  ? 

—  Pouh!...  pouh!  répond  Pierrot...,  quelque- 
fois..., à  mes  moments  perdus. 

—  Eh  bien,  permettez-moi  de  ne  pas  vous 
complimenter. 

On  se  dispute  ;  la  sidonie  se  dresse  avec  un 
geste  de  poissarde.  Terrifié,  le  marbrier  s'enfuit. 

SCÈNE    DIXIÈME 

PIERROT,  LA  SIDONIE 

Alors,  brutalement,  Pierrot  d'une  main  mon- 
trera le  Ht  à  la  sidonie,  de  l'autre  décrochera  un 
coupe-choux  de  la  muraille. 

—  L'un  ou  l'autre  ? 

—  Ni  l'un,  ni  l'autre,  riposte  la  sidonie. 

—  Tous  les  deux,  fait-il. 

Et  la  sidonie  s'échappe  à  travers  la  chambre. 
Pierrot  la  poursuit.  Des  bruits  sortent  encore  de 
l'armoire  ;  d'un  air  froid  à  trois  reprises.  Pierrot 
y  enfonce  son  sabre. 


24  PIERROT     SCEPTIQUE 

SCÈNE  ONZIÈME   . 

LES  PRÉCÉDENTS,  UN  GOMMEUX 

Arrive  un  gommeux.  Pierrot  va  pour  le  frapper 
aussi,  mais  s'arrête  en  le  reconnaissant. 

—  Mon  vieux,  lui  chuchote-t-il  à  l'oreille, 
procure-moi  le  plaisir  de  décaniller,  tu  le  vois,  je 
ne  suis  pas  seul. 

—  Ah!  ah!  fait  l'autre.  Mes  compliments,  très 
cher,  elle  est  exquise...  et  elle  coûte? 

• —  Rien...,  à  l'œil!  répond  Pierrot. 

■ —  Bigre.  {Il  salue  la  sidoiiie.) 

Celle-ci,  en  le  voyant,  s'est  allumée.  Le 
gommeux  qui  s'en  est  aperçu,  lui  offre  la  main. 
Enhardie,  elle  lui  saute  au  cou;  deux  baisers 
bruyants  retentissent. 

Le  sabre  de  Pierrot  tournoie,  s'abat  sur  la 
sidonie.  —  Elle  tombe. 

Cette  exécution  calme  le  gommeux.  Devenu 
soudain  régence,  il  ramasse  la  demoiselle,  la 
dépose  sur  le  lit,  la  recouvre  du  drap,  dit  adieu  à 
Pierrot  et  se  cogne  contre  une  vieille  femme  qui 
entre.  Celle-ci  tombe  sur  le  nez,  ne  bouge  plus. 

SCÈNE  DOUZIÈME 

PIERROT,    LA  VIEILLE,   LA  SIDOXIE 

Le  gommeux  a  disparu  et  Pierrot  reste  seul, 
debout,  sournois,  entre  les  deux  femmes. 

Il  va  remettre  son  tranche-lard  à  la  muraille  et 


PAXTOMIiME 


revient  vers  la  vieille.  Il  la  flaire,  la  touche  de 
l'index,  la  secoue  un  instant...,  puis  lui  lance  un 
coup  de  talon  au  derrière. 
La  vieille  gigotte  et  se  plaint. 

—  Elle  est  abominablement  soûle ,  pense 
Pierrot. 

Il  l'accable  de  coups  de  pieds.  Mais  frappé 
d'une  idée  subite,  il  l'empoigne  par  les  épaules, 
la  dresse  et  la  colle  contre  le  mur.  La  vieille, 
comme  piquée  sur  un  bouchon,  demeure  immo- 
bile au  port  d'armes. 

Alors  Pierrot  prendra  le  litre  et  ira  le  poser 
sous  le  nez  de  la  femme  qui  halètera  de  bonheur 
et  suivra  Pierrot  marchant  à  reculons.  Aussitôt 
prés  du  lit,  la  vieille  se  souviendra  qu'elle  est 
garde  malade. 

Elle  devait  venir  pour  celle  qu'on  a  emportée, 
mais  le  cassis  l'a  retenue  chez  une  concierge,  dans 
une  loge,  au  loin. 

La  sidonie  gît  sur  le  lit. 

Celle-là  ou  une  autre,  qu'importe  ! 

En  titubant,  la  vieille  allume  deux  bougies 
qu'elle  dépose  sur  la  table  de  nuit,  prend  un  bol 
plein  d'eau,  y  trempe  un  petit  plumeau  de 
cheminée,  goupillonnc  la  sidonie  et  retombe  par 
terre,  dans  un  état  d'ivresse  plus  complet  encore. 

Pierrot  la  roule  ainsi  qu'une  futaille,  dans  un 
coin. 

—  Ouf!  à  l'autre  maintenant! 


20  PIERROT     SCKPTIQ.UE 

Il  se  retourne;  la  sidonie  s'est  relevée,  s'est 
assise  sur  le  lit  et  a  regardé  Pierrot  rouler  la  vieille. 

Celui-ci,  à  son  tour,  l'examine. 

Il  se  jette  à  ses  genoux;  la  sidonie  le  repousse. 
Il  la  supplie  de  lui  céder,  mais  c'est  en  vain.  Il 
l'implore,  se  tord  à  ses  pieds,  se  livre  à  toutes  les 
grimaces  de  la  passion.  Rien  ne  peut  échauffer  ce 
corps  glacial. 

Et  brusquement  Pierrot  éclate  de  rire. 

Il  prend  une  bougie,  l'approche  des  draps.  Le 
lit  flambe;  des  jets  de  feu  montent  et  crépitent; 
l'incendie  ronfle,  augmente  avec  rage. 

La  sidonie  se  dresse  au  milieu  du  brasier,  dans 
sa  robe  blanche.  Pierrot  recule. 

Des  coups  frappent  dans  le  placard,  de  plus  en 
plus  lamentables.  La  porte  cède,  un  squelette, 
celui  du  tailleur,  s'abat. 

Pierrot  se  précipite  hors  de  la  chambre,  trouant 
la  fumée  où  bientôt  s'étale  la  sidonie. 

Les  murailles  rongcoicnt  comme  des  gueules 
de  fournaises. 


SCENE  TREIZIEME 

LES    PRÉCÉDENTS,    PEUPLE 

A  ce  moment ,  le  tocsin  s'ébranle  ,  monte  , 
tonne.  Des  pompiers,  une  foule  arrive  de  toute 
part.  Et  tandis  que  les  pompiers  pomperont, 
tandis  que  les  bourgeois  feront  la  chaîne,  que 


PANTOMIME 


des  femmes  pousseront  des  cris  de  détresse, 
tandis  que  les  rumeurs  grandiront  mêlées  au 
lourd  vacarme  du  tocsin,  Pierrot,  le  sceptique 
Pierrot,  sur  la  place,  se  rue  dans  la  boutique  de 
la  mercière  et  victorieusement  il  en  sort,  tenant 
entre  ses  bras  la  femme  de  carton,  Thérèse!  et 
l'embrassant  éperdument,  il  fuit  avec  elle  loin  du 
sinistre. 


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J.   CHÉRET,    IMPRIMEUR   A  PARIS 


Le  i)  Juillet  1881 


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